Mon plus beau rêve

7 septembre 2016

Lily Haime

Présentation de l'éditeur

« C’est un oiseau sur un mur. »
Depuis la mort de ses parents Aliocha vogue de familles d’accueil en foyer, de conneries en garde à vue. Il a appris très tôt à ne s’accrocher à rien, à ne croire qu’en lui, à ne laisser personne l’approcher d’assez prés. Il dessine le regard des gens qu’il croise dans la rue, les émotions, ces choses étranges qu’il ne ressent jamais. Il dessine en oubliant qu’il n’est pas que ça...
« C’est un oiseau qui déploie ses ailes. »
Une nuit il tague le mur d’enceinte d’une institution pour autistes. Un jour, il rencontre Damien. Un soir, il esquisse les traits de son visage. Lentement, guidé par un jeune homme qui l’aimera sans condition, Aliocha réapprendra à sourire et aura la force de découvrir que nous ne sommes jamais autant surpris que par nous-mêmes. Que nous sommes toujours plus que nous le croyions. Que nous portons tous en nous un peu de magie...
« C’est un oiseau qui s’envole...

Ma chronique

Il est des livres que l’on ne peut oublier facilement, Mon plus beau rêve en fait partie. Lily Haime a vraiment un talent fou pour nous faire partager les douleurs et les peines mais aussi la résilience et enfin la reconstruction. Car c’est bien de cela qu’il s’agit avec son personnage principal Aliocha qui a vécu le meurtre de ses parents de façon traumatisante et indélébile mais ce n’était que le début de la maltraitance et des abus qu’il a subit dans les institutions de l’Etat qui étaient censées le protéger. Arrivé à 17 ans nous le découvrons à fleur de peau et violent mais tellement attachant. C’est l’histoire de sa rencontre avec Damien, d’une opportunité de travail où il pourra exprimer sa créativité dans le dessin et faire la rencontre du petit Nick 4 ans qui le touche tellement. Un parcours commence semé d’embuche qui va le mener dans sa Russie natale. Une fuite orchestrée par un pseudo oncle mafieux qui garde un œil sur lui. Avant toute chose c’est une très belle histoire d’amour. L’Amour avec un grand A, celui qui résiste à la séparation et qui grandit dans le regard de l’autre. Les personnages secondaires ont eux aussi une belle place, j’ai beaucoup aimé la galerie de portrait des jeunes en institution mais aussi celui de la douce Leslie petite amie de Michaël son meilleur ami. Le Père de Damien « Ash » est aussi une superbe personne qui leur apportera son soutien et sa tolérance et sera toujours présent comme figure paternel même pour le jeune Nick. Je ne sais même pas si je dois évoquer l’existence de la veille Machka cette chamane qui sera d’une si grande aide. Je vous propose de ne pas passer à côté de ce petit bijou, c’est bien écrit, fluide et ça m’a emporté toujours plus loin dans des émotions et des battements de cœur qui ne trompent pas. Faîtes vous du bien lisez-le !

Citations :

- Vous auriez dû dire à votre fils de se mêler de ses affaires et de partir dans sa chambre regarder Cartoon Network.
Monsieur Ashford me sourit avec une pointe de moquerie. Je ne voyais pas ce qu’il y avait de drôle. Comment faisait-il pour gérer un centre pour autistes s’il n’était pas capable d’avoir de l’autorité sur son môme ?
- Ce serait tellement simple que je puisse encore le faire, s’amusa monsieur Ashford. Malheureusement, Damien ne regarde plus Cartoon Network depuis des années. Tout ce que je peux faire aujourd’hui, c’est confisquer les clefs de sa moto, à la rigueur.
Je penchai la tête, pas certain de comprendre.
- Mon fils a dix-sept ans, Ali, m’expliqua-t-il.

***

En moi, c’était toujours l’hiver. Toujours la neige et la tempête. Le blizzard et les avalanches. Ma météo interne n’avait jamais été clémente. J’étais frigorifié. Mon cœur congelé, en hibernation depuis plus de dix ans. Mes larmes s’étaient figées derrière mes paupières, petites stalactites qui ne glisseraient jamais plus sur mes joues. Quand je mourrais, mes lèvres bleuies n’auraient jamais appris à sourire. Parce que sourire, c’était être heureux au moins un bref instant. Et que je n’avais jamais fait l’expérience, aussi éphémère fût-elle, du bonheur.