Emprise
J’ai lu ce livre d’une traite dans la soirée. Le moins qu’on puisse dire c’est qu’il est prenant et que l’intrigue nous est dévoilée que tardivement pour notre plus grand plaisir. Le début du livre est très sombre et la description de la captivité et de la maltraitance de Clara est évoquée avec réalisme et cela donne des frissons dans le dos. Etre dépendante de son geôlier pour sa survie, un geôlier que l’on hait oblige Clara à vivre et à ressentir des paradoxes qui nous entraînent loin à la frontière de la folie. C’est là que l’on se rend compte que le personnage de Clara est très fort malgré sa faiblesse physique due à une mauvaise alimentation, elle est capable de résister psychologiquement, ce qui l’entrainera à aller jusqu’au bout du bout, ce qui déclenchera chez son ravisseur une autre vision de la jeune femme que celle qu’il avait. Parce que tout au long de l’histoire tout comme Clara, nous nous demandons la raison de son enlèvement. Dans ce quasi duo, on est face à deux êtres écorchés et profondément blessés. Alors comment Clara trouve-t-elle en elle la compassion, l’empathie qui lui permettra d’entrer en contact avec son ravisseur, c’est pour moi un mystère mais cela lui sauvera la vie et la mènera encore plus loin. Quand à Nick, il est brisé et même si l’on finit par avoir l’explication de son geste désespéré, on n’imagine pas un instant une suite possible à cette histoire sordide. Mais ce serait sans compter sur la plume romantique de Melissa Sadet qui signe ici une œuvre qui me restera en mémoire. On devra faire face a de belles valeur telles que le pardon et l’amour, ne passez pas à côté de ce roman intriguant.
Citation :
Le soir vient de tomber. Assise au plus près de ma fenêtre, je regarde un bout de ciel que je n’avais encore jamais remarqué. Si je me penche bien, je peux voir scintiller une étoile. Est-un signe ? Est-ce mon étoile ? Ça m’étonnerait…sinon, je ne serais pas là, à crever de faim. Le vent a cessé. Aucun son dans la maison, aucun bruit de pas dans les escaliers. Ce n’est pas normal. C’est un monstre, mais jamais il n’a omis de me nourrir, même avec la merde qu’il me fait avaler. Et s’il passait à exécution ? S’il ne voulait plus de moi et qu’il cessait de venir me voir, comme il me l’avait dit ? Je ferme les yeux. C’est donc la fin ? Est-ce douloureux de mourir de faim et de soif ? Ou a-t-on simplement un malaise et part-on sans s’en apercevoir ? Je suis nerveuse, mes jambes tremblent. Je ne veux pas mourir.